30 mars - mercredi après-midi

En après-midi, nous nous occupons des communications. Il nous faut une carte SIM française pour l'iPad et un téléphone tchipo, au cas où. Avant de partir, j'ai repéré un magasin de l'opérateur SFR où me rendre, et Dominique (merci, Dominique) a vérifié pour moi que je pourrais me procurer la carte SIM de l'iPad (même si je n'ai pas de carte bancaire avec adresse française ni non plus de relevé mensuel d’un compte bancaire français) et aussi que le personnel pourrait activer ladite carte. Mine de rien, il y a des heures de recherche et d'appels pour en arriver à ce résultat.

C'est le temps de mettre à l'essai les applis de métro. Nous sommes à Bercy, nous voulons aller au 193, avenue des Champs-Élysées. En deux temps trois mouvements, le trajet nous apparaît. C'est d'un simplissime.

Au magasin, une conseillère absolument charmante nous règle le tout rapidement et avec efficacité. On essaie, tout marche. La conseillère m'explique que ma carte me donne droit à trois jours d'usage illimité et qu'ensuite, je pourrai me procurer en ligne une recharge sur le site de SFR.

Pour notre première soirée, nous allons souper chez nos amis parisiens, avenue Gambetta. Je suis tellement assommée de fatigue que je me souviens seulement que Dominique nous a servi un délicieux poulet au lait de coco et, pour dessert, un gâteau dont elle tient la recette secrète. Elle me révèle le secret ainsi que la raison du secret mais je ne vous le dirai pas.

Pour revenir, il faut changer de métro à la station Châtelet, où cinq lignes de métro se rencontrent. Pour passer de la ligne 11 à la ligne 14, il faut marcher des kilomètres et des kilomètres. Ou presque. Et c’est sans compter les escaliers et le trottoir roulant. J’ai dormi environ trois heures depuis 36 heures. Vite, un oreiller, ça presse. Dodo. Dodo content.

31 mars - jeudi début, Hélène se promène

Le ciel est gris et Roger se ressent trop du décalage horaire et de la fatigue du voyage. Je suis envoyée voir ailleurs si j'y suis. Je choisis de me rendre au musée d'Orsay et, ce faisant, de mettre à l'essai mes applis.

J'ai trouvé sans difficulté un chemin pour me rendre (appli RATP, avec fonction de recherche d'itinéraire). À la station Solférino, j'ai admiré cette verrière, qui mettait au défi la capacité de photo de l'iPad. Je vous la montrerai plus tard : je découvre que l'appli de blogue, où j'écris actuellement, ne veut pas coller une photo. Il faut prendre la photo depuis l'appli. Bon bon. Au retour.

En refaisant le blogue mangé par Blogger, je peux ajouter la photo à sa place. La voilà.


















À la sortie du métro, je me dirige d'abord vers les toilettes. Je me perds, bien sûr. Pas grave : l'appli Paris2Go me trouve par géolocalisation. Le musée, il est là, au bout de la rue où j'écris, appuyée contre un mur, sans à peine attirer de regards curieux.

Allons-y.

Je marche sur la rue de l'Université, bordée de jolies boutiques chic et chères. Je marche dans Paris. Je jubile.

31 mars - jeudi, Hélène au musée d'Orsay

Je n’ai pas fait la file – qui, il faut dire, n’était pas très longue aujourd’hui. Je me suis présentée à l’agent de sécurité qui m’a indiqué une entrée. Et je n’ai rien payé. Le Musée d’Orsay a une politique d’accueil gratuit pour les handicapés. Les Français ont une carte officielle ; moi, j’ai présenté ma carte de porteur d’implant cochléaire et, après un peu d’hésitation, on l’a acceptée. À lui seul, le hall d’entrée est à voir.

Il est interdit de photographier ou de filmer à l’intérieur, ce qui est parfaitement compréhensible. Et de toute façon, les images que je pourrais prendre seraient affreuses, car l’éclairage des galeries est plutôt doux. Dans bien des cas, d’ailleurs, ce sont des images mille fois reproduites. Mais c’est quand même quelque chose de les voir en vrai.

Renoir, Monet, Manet, Degas, Lautrec, etc. Aaaaaaaaahhhhhh !

J’aime toujours trouver des parentés dans des regards d’artistes. Il y a une Marine de Guernesey, de Renoir, que certaines images de Roger rejoignent. Et le triste nénuphar de Roger fait écho au regret de l’évanescence des Nymphéas bleus de Monet, oh qu’ils sont beaux. Une vingtaine d’enfants de neuf ou dix ans sont assis devant, accompagnés d’une enseignante, qui explique, et de deux mamans. Une petite écolière, avec l’air le plus ennuyé du monde, est assise dos à la toile.

Un peu plus loin, une autre classe, c’est un trio d’élèves qui présente une oeuvre au reste de la classe.

Yves, tu aurais peut-être des doutes sur la tenue du Cycliste, une sculpture d’Aristide Maillol.

http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/sculpture/commentaire_id/le-cycliste-305.html?tx_commentaire_pi1%5BpidLi%5D=842&tx_commentaire_pi1%5Bfrom%5D=729&cHash=1768242ac0

Wow, la galerie des maquettes, quelle idée fascinante. Wow, la maquette du quartier de l’Opéra dans son état de 1914, au 1/100e, sous un plancher de verre. Je me demande de quoi aurait eu l’air l’état de 1918.

Une petite salle avec une galerie de photos. Figures de dormeur. Elles sont toutes petites, Roger. Des photos anciennes, bien avant le vingtième siècle. À l’étage, une galerie de photos de nature, milieu du dix-neuvième siècle. Les effets des conjugaisons de lumière, de nuages et d’eau ont toujours fasciné les artistes.

Courbet, j’entre et sors, je n’ai jamais beaucoup aimé.

Van Gogh et Gauguin… aaaaahhhhhh !

La terrasse des Rodin. Demandez-vous pourquoi les larmes me sont monté aux yeux devant ce buste, Victor Hugo, dit héroïque, 2e version. Je voulais inclure une image ou un lien, vous devrez faire la recherche vous-même pour le moment, je suis dans une section du musée où je n’ai aucun accès Internet. (Addition : j’ai une photo dans mon texte sur le musée Rodin, le 1er avril. Je suis assise devant le buste, je le regarde et mon attention a éveillé la curiosité de trois autres visiteurs, qui se sont arrêtés visiblement pour jeter un second regard à cause du mien. Te souviens-tu, Carl ? C’est aussi à cause de toi que j’ai cherché la terrasse des Rodin, à Orsay.

La Méditerranée, je contemple. J’aime tellement mieux son premier titre Statue pour un parc tranquille. Des lycéens, agglutinés autour, prenant fébrilement des notes. Une jeune fille ose toucher. Un garde s’approche, évidemment, non, non, non, vous ne pouvez pas toucher. Non, bien sûr. N’empêche. Elle est si belle.

La Porte d’enfer Le mot de présentation du musée dit 1880-1917, et explique que Rodin a retravaillé l’oeuvre jusqu’à sa mort.

Je sacrifie l’exposition de photographie inspirée des peintres préraphaélites, et j’entre deux minutes dans la salle de l’exposition consacrée à Malher. Élisabeth, Mahler écrivait ses notes à l’envers ! Ses notes en haut de la troisième ligne de la portée ont leur tige du même côté que celles d’en bas. Partout, sur les nombreux feuillets du manuscrit exposé (l’intégrale, si je comprends bien, de la quatrième symphonie, en sol majeur).

Je m’en vais. J’ai les jambes et les coudes en compote. Le Louvre, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Prochaine journée de pluie peut-être. L’escalier que je prends vers la sortie me ramène devant la Charmeuse de serpents de Rousseau, un dernier moment de fascination.

À la sortie, la file s’est sérieusement allongée. Il est 15:29.

31 mars - jeudi, promenade vespérale

Je suis de retour à l’hôtel où je me repose un peu. Je révise mes notes de la journée pour mon blogue. Souper ? Ce sera à l’hôtel car nous n’avons pas envie de sortir. Nous descendons à la salle à manger, peu fréquentée. Au menu, ce soir, un magret de canard fort honorable, suivi d’une excellente mousse au chocolat blanc et aux framboises.

Roger s’est reposé ; donc maintenant, il a la bougeotte. Il a pris des photos près de l’hôtel cet après-midi, donc nous choisissons de nous rendre dans l’île de la Cité, ce soir.

Nous prenons le métro jusqu’à Châtelet, et nous marchons sur la rue de Rivoli –  oh, tous ces magasins et boutiques. Nous voici sur le boulevard du Palais, et nous sommes rendus au bord de la Seine. J’ai les yeux très très grands. Quand Roger s’arrête et installe son trépied, je regarde. Et j’écris. Et en passant, non, personne ne nous a encore avertis : « c’est le règlement » et ce, même si Roger s’est rendu cet après-midi sur la place de la Bibliothèque nationale de France, qui est située tout près de notre hôtel et où, à notre premier passage, un agent de sécurité l’avait averti. C’est dommage, j’avais téléchargé le Règlement de l’esplanade, aisément disponible sur Internet, qui ne fait aucune mention de la prise de photo, et Roger en avait une copie dans son sac à dos, toute prête à servir.

Tous ces lieux aux noms lus tant de fois. À ma demande, Roger prend des photos du théâtre du Châtelet, à la jolie façade art déco, et aux arcades qui, de l’autre côté de la rue, dévoilent des décors. Tiens, c’est mon tour : j’essaie de la photo de nuit.

La colonne Vendôme


















Le Pont-Neuf. Roger l’aura pris aussi – et sur la sienne, j’oserais croire que le pont sera horizontal – mais c’est moi qui l’ai vu en premier. Ah mais !


















Mais c’est donc bien étroit, l’île de la Cité ! On la traverse en trois minutes et quart… Nous marchons paisiblement un moment le long de la Seine, sur le Quai Saint-Michel, vers Notre-Dame, toute calme, toute seule parce que c’est le soir. Nous faisons demi-tour, par le Petit-Pont, qui porte vraiment bien son nom, nous marchons sur la Rue de la Cité, traversons le pont Notre-Dame, marchons un moment sur le Quai de Gesvres…

Et tout à coup, juste au bout de la rue Adolphe-Adam, encadrée, la tour Saint-Jacques. C’est parce que, dans Paris, tu ne peux presque pas tourner un coin sans que – pouf ! – quelque chose, un panorama, un lieu, un monument, ne te fasse faire un long ahhhhhh. Comme ici.


















Nous rentrons tranquillement. Sur un quai d’une station de métro, un homme, allongé dans un sac de couchage, un sac à dos à côté de lui. Près de l’hôtel, la nuit est quand même fraîche, mais plutôt douce. Je crois que je l’ai déjà dit : je suis bien. La madame est contente.

1er avril - vendredi, on visite La Dėfense

Le texte que j'avais rédigé au sujet de notre visite à la Grande Place de la Défense vendredi avait été en ligne pendant quelques heures samedi soir. Des amis qui suivaient en ligne mon blogue l’ont lu. Mais apparemment, le message n’a pas été en ligne assez longtemps pour être envoyé à ceux qui le reçoivent en flux RSS et personne n’a pu me le transmettre. Je l'écris donc à nouveau, de mémoire. Les photos ne sont pas de moi mais de Roger.

Le temps était gris et plutôt frais. Après avoir consulté l’appli de la RATP, nous avons décidé de prendre le RER, une nouvelle expérience pour nous cette fois-ci. Il est vraiment difficile de se perdre dans le métro de Paris, je trouve. Les indications sont claires, la signalisation est très cohérente.

À la sortie du RER de la Défense, on aboutit à un centre commercial intérieur, qu’on traverse pour sortir sur la place proprement dite. Pour moi, ce fut tout simplement un éblouissement. Elle est très critiquée, la Grande Arche, mais moi, je la trouve vraiment belle, épurée.















J'ai profondément admiré l’ensemble que forment tous ces grands édifices modernes, qui offrent une vision nouvelle du génie de l’architecture française. Ce n’est pas un ensemble qu’on pourrait dire harmonieux, il n’y a pas d’unité de style. Mais justement, c’est la non homogénéité de la juxtaposition qui en fait toute la force. Voici une vue bien partielle, un aperçu de ce que l’on voit depuis l’Arche.














J’ai pris cette photo de la tour Ariane parce qu’on y retrouve un autre exemple de ce qui ne cesse de me frapper partout en France, la recherche de la beauté dans le détail. J’adore cette façade, avec la disposition des encadrements de fenêtres.













Nous avons beaucoup marché, malgré le froid. Moi qui avais apporté des gants dans mes bagages – non sans me moquer un peu de moi-même et de mes précautions inutiles – eh bien, je les ai mis, mes gants. J’ai aussi failli les perdre (madame, madame, vos gants !) mais ça, c’est une autre histoire. Beaucoup de gens circulaient sur la place, dont la plupart donnaient l’impression d’y être pour des raisons professionnelles et non pas en tant que touristes. Roger a remarqué qu’à certains moments, le bruit des pas devenait une rumeur audible. J’ai été frappée par l’absence de couleurs vives dans les tenues des passants. Du noir, beaucoup de noir, du beige, du gris. Ici et là, dans l’ouverture d’un manteau, une tache de couleur, une robe, un chemisier. Quelques silhouettes africaines beaucoup plus colorées mais en très petit nombre. Il est vrai que la température n’est pas encore vraiment printanière et que beaucoup de gens portent encore des vêtements d’hiver, mais chez nous une foule en manteaux d’hiver serait quand même beaucoup plus colorée. C’est un aspect que Roger n’a pas relevé et je n’ai donc pas de photo pour remplacer celle que Blogger m’a mangée.

Nous nous sommes rendus jusqu’à un point de la place où, sur un côté, est aménagée la terrasse des Reflets. Elle est entourée d’édifices dont la superposition justifie son nom.



















Rendus à ce point de notre visite, il était environ 14:30, nous étions gelés. Nous avons fait demi-tour et c’est à ce moment que j’ai vraiment aperçu la perspective, cet axe menant d'une arche à l'autre, de la Grande Arche à l’Arc de trimphe. J’ai lu que l’urbanisme français accorde beaucoup d’importance à ces perspectives, ces grands axes qui relient deux points importants. C’est très impressionnant.















Addition d’une découverte

Dans des archives, j’ai trouvé ma vidéo de la fontaine. On y voit que la terre est ronde et que l’horizon penche vers la droite mais les choses se replacent vers la fin.

1er avril - vendredi soir chez des amis

Nous soupons chez nos amis parisiens, Dominique et Jean-Christophe. Leur fille, Margot, qui a neuf ans, m’a montré ses manuels scolaires, avant-hier et ce soir. Elle est en CM1, c’est-à-dire en première année du cours moyen. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt les exercices de grammaire qu’elle a à faire, qui portent sur le complément d’objet direct. Deux exercices ont particulièrement retenu mon attention. Dans l’un d’eux, Margot doit compléter des phrases avec des compléments d’objet direct mais il est précisé qu’elle doit s’imaginer en classe de géométrie.

Prenez un (COD) et tracez un (COD).

Pourrait-on répondre : Prenez un crayon et tracez un carré ? C’est la suite qui montre qu’il serait préférable de répondre : Prenez un compas et tracez un cercle. Il faut avoir lu tout l’exercice pour pouvoir fournir des réponses acceptables. L’élève apprend donc ainsi à considérer un exercice dans sa globalité.

Voici un autre exercice. Margot doit, dans son dictionnaire, lire la notice de cinq personnages célèbres et composer une phrase avec un COD indiquant ce que le personnage célèbre a fait, ou créé, ou inventé. Ainsi, pour a) Gutenberg, Margot ne pourrait pas écrire simplement Gutenberg aime le chocolat, elle doit écrire quelque chose comme Gutenberg a inventé l’imprimerie ou encore la presse à imprimer. Détail intéressant : dans la série des personnages célèbres, il y avait Jacques Cartier  je serais curieuse de savoir ce que Margot a écrit pour Jacques Cartier.

Dominique, qui nous a accueillis mercredi avec un délicieux poulet au lait de coco, nous sert ce soir un excellent rôti de porc et de la mousse au chocolat.

(Addition)

En fin de soirée, je réussis, après moult efforts, à me procurer en ligne une recharge pour la carte SIM de l’iPad. C’est une nécessité car mon forfait initial se termine ce soir et la fonction 3G de l’iPad est mise à contribution à tout moment. Pour rédiger mon blogue sur l’appli Blogpress en y incorporant photos et vidéos, une activité simple et amusante, qui m’attire souvent des regards curieux et qui est à l’origine de plus d’une conversation. Pour trouver notre chemin, pour vérifier la localisation d’un site, pour envoyer des messages… ça n’arrête pas.

Je suis soulagée d’avoir conquis de chaude lutte le site de SFR, et d’avoir réussi à effectuer la transaction car autrement, il aurait fallu retourner à l’Espace SFR des Champs-Élysées.

2 avril - samedi matin, tour Montparnasse

Le texte suivant devrait s’accompagner de petits films mais je n’arrive pas à les télécharger. Comme je tiens à ce que mes textes soient en ordre chronologique et que mes chères lectrices et mes chers lecteurs puissent me lire avant Noël (!), je mets ce texte en ligne sans les films, en espérant que je finirai un jour ou l’autre par trouver comment les récupérer.

Il fait beau (enfin ) et le temps est doux. Pour profiter du soleil, nous décidons de visiter la tour Montparnasse, un site qui était en bonne place sur notre liste.

Le mystère des lunettes cassées

Hier soir, les lunettes de Roger ont mystérieusement glissé d’un sac, venues on ne sait d’où, et se sont retrouvées sur le plancher, on ne sait pourquoi, et ensuite le pied de notre ami Jean-Christophe s’est malencontreusement retrouvé sur les lunettes, on sait comment. Un verre s’est séparé. Ce matin, nous partons d’abord en direction de La Lunetterie, un magasin d’optique situé non loin de l’hôtel, c’est-à-dire un trajet à pied équivalant à la distance entre les stations de métro Bercy et Gare de Lyon, environ dix minutes. Bon, c’est fermé le weekend. C’est ennuyeux, sans plus. Roger n’a vraiment besoin de ses lunettes que pour conduire.

Paris Visite

À la station Gare de Lyon, nous décidons d’acheter la passe (le pass) Paris Visite. Nous prenons la passe pour cinq jours de transports illimités, tous modes, tarif senior, zones 1 à 3, pas tout à fait 30 euros chacun. J’avais vérifié avant de partir et 1 à 3 nous convient parfaitement. Et de toute façon, c’est une passe, pas une prison. Si on veut sortir de la zone de la passe, il suffit de payer un supplément. Au guichet de la RATP, un agent d’une courtoisie et d’une obligeance extrêmes nous explique rapidement nos choix et les prix, il nous accompagne à la machine et effectue lui-même la transaction pour nous. De plus, sur présentation de la passe, nous aurons droit à certains rabais, dont justement un rabais sur billet d’entrée à la tour Montparnasse.

Tour Montparnasse

À la tour Montparnasse, grosse déception pour Roger. La terrasse ouverte du 59e étage est fermée pour cause de travaux. Seule la terrasse fermée du 56e reste ouverte. Il renonce à la visite et choisit de rester en bas pour prendre des photos de la tour et des environs. Moi, je monte, de nouveau après avoir obtenu sans difficulté le tarif réservé aux personnes handicapées.

Je ne sais pas si Roger aurait été très heureux en haut car le panorama est très légèrement voilé. Je vous montrerais bien mais je n’arrive pas à importer dans Blogger les petites vidéos que j’ai prises.

J’achète chaque jour une carte postale du principal endroit visité pour l’envoyer à Rolande (la mère de Roger). Il y a évidemment abondance de cartes postales à la boutique de souvenirs, sur la terrasse. Mais pas de chance (décidément !) aujourd’hui, il n’y a pas LA carte postale de la vue panoramique depuis le haut de la tour.

Un clin d’œil

Tiens, la boutique de souvenirs. Quand nos enfants étaient tout jeunes, à chaque voyage, nous consacrions quelques heures aux boutiques de souvenirs, où ils avaient droit chacun à un achat. Ça s’appelait la tournée des petites horreurs. Je vous ferai faire celle de cette boutique quand j’aurai récupéré mes petits films.

Ce que je m’amuse. Allez, je redescends.

2 avril - samedi après-midi

Après avoir réussi à nous retrouver - sans trop de difficulté, ô miracle -, nous marchons sur les grands boulevards près de la tour. Nous sommes attirés par la tour Eiffel, qui ne semble pas très loin, mais elle s’éloigne à mesure que nous nous approchons. Roger cherche des angles, des images, et s'intéresse beaucoup à la circulation, au coeur de Paris. En particulier, le très grand nombre de motos le fascine.

Il fait vraiment chaud. Nous rentrons nous changer pour marcher ensuite plus au frais. Devant nous, la ligne 6, que Jean-François nous a recommandée parce qu’elle circule en surface, ce qui est bien plaisant. Elle traverse des quartiers fort différents, des plus cossus et des plus pauvres. Les graffiti eux-mêmes changent d’allure.

Il arrive assez souvent qu’un « musicien » ambulant s’installe dans un wagon, le temps d’une ou deux stations, pour nous faire la sérénade, sans permis. J'ai écrit musicien entre guillemets parce que, la plupart du temps, c’est plutôt moyen comme musique. Bien entendu, à la fin du « concert », le musicien passe le chapeau (je n’ai vu aucune musicienne). Je ne crois pas que ce soit très payant ; l’aubade semble susciter plus d’agacement que d’intérêt et les gens donnent peu. Au cours de notre séjour, j’ai entendu :

• deux mélodicas ;
• deux accordéons ;
• un haut-parleur (!) – c’était un danseur qui se trémoussait avec forces gestes sur une musique sud-américaine amplifiée par un haut-parleur très fort ; il s’était installé dans un wagon vraiment plein et prenait la place d’au moins trois personnes avec ses mouvements et son haut-parleur ; devant les regards franchement hostiles et après une invitation de type négatif, il est sorti en annonçant que c’était gratuit ;
• un genre de tympanon, que le musicien portait suspendu à son coup ; l’instrument m’intriguait beaucoup mais je ne voulais pas trop regarder le musicien afin de ne pas lui donner des idées…

Dans les stations elles-mêmes, il arrive aussi qu’on rencontre des musiciens avec permis qui s’exécutent (comme chez nous). J’ai notamment entendu un petit groupe d’instruments à cordes qui donnait une performance très agréable.

En ce qui concerne les musiciens ambulants dans les trains eux-mêmes, je suis ambivalente. N’est-il pas possible de voir dans ces performances improvisées un vestige d’une longue tradition de jongleurs et d’amuseurs publics…

2 avril - samedi fin d’après-midi

Il fait chaud

Quand je vous dis qu’il fait maintenant plus chaud, c’est pas des blagues.






Pour ma part, je porte la veste aux nombreuses poches mais j'en ai retiré les manches et je la porte sur un très léger t-shirt. On est vraiment bien. ÇA, c'est l’avril à Paris dont on fait les chansons.

Un peu partout, des gens sont attablés sur les terrasses. De nouveau, je suis frappée par le fait que les vêtements ne sont quand même pas très colorés, même si les tenues sont beaucoup plus légères. La mode ici est aux superpositions de longueurs différentes, comme chez nous. La petite jupe courte bouffante sévit ici aussi.

Le pont de Bercy

Indubitablement bien plus vieux que le pont Champlain… il est en bien meilleur état. Roger a pris de nombreuses photos des structures des innombrables ponts qui enjambent la Seine. Il est bien certain que ces ponts n’ont pas à faire face aux rigueurs de nos hivers. Je n’ai pas vu non plus de ces énormes camions de transport poids lourd qui mettent nos ponts et nos routes à dure épreuve. Mais il est étonnant de constater que des types de construction primitifs, par exemple des tabliers reposant sur des travées faites de simples troncs d’arbre ébranchés, sont encore en très bon état.






Un peu fatigués, nous rentrons souper à l’hôtel, pour apprendre que le restaurant est fermé les samedis et dimanches. Nous optons pour un café à quelques pas et nous nous lançons dans les folles dépenses. Soupe à l’oignon et tagliatelles au saumon pour lui, délice périgourdin (c’était un vraiment délicieux pâté aux textures mélangées) et bavette classique pour moi. Nous nous retrouvons à échanger nos assiettes car les tagliatelles étaient au saumon fumé, ce qui n’était pas indiqué au menu, et Roger ne raffole pas du saumon fumé. Avec du vin, une dépense de 66 $, ce n’est finalement pas extravagant. Et manger à la terrasse, c’était vraiment agréable.

Nous rentrons un peu las et très heureux.

En soirée, je travaille à mon blogue. Je veux donner un coup pour me rattraper et je fignole longuement mon texte de vendredi, sur la visite à la Défense. Il est près de minuit quand j’abandonne ce texte en version traduite par Google ; il ne me restera qu’un passage à modifier pour que la traduction soit suffisamment claire.

Je ne sais pas encore que de minuscules et diaboliques lutins sont cachés dans mon ordinateur.

3 avril - dimanche matin - musée Rodin

Temps gris, pas très froid, mais pluie par moments. Pas grave, j’ai un parapluie. C’est que j’étais bien préparée, moi. Sauf que… je glisse sur une grille mouillée encerclant un arbre et je tombe de tout mon long. Je me fais assez mal à la main, au coude et à la hanche. Comme c’est au côté gauche, du côté de l’iPad, je le sors en vitesse, dans la terreur, pour en vérifier l’état. Tout semble en ordre, je soupire de soulagement. Nous repartons.

Devinez où nous sommes ?




C’est ça, dans les jardins de l’hôtel Biron, un lieu plus connu sous le nom de musée Rodin – je pense à Carl et aussi à Jean-François. Accès gratuit le premier dimanche du mois, comme m’en avaient informée mes recherches, et confirmé par Dominique (merci, la Copine). En fait, c’est l’endroit où je suis, car Celui-qui-déteste-les-files a blêmi devant la file à l'entrée et s’est enfui. Il s’est bien trompé ; la file s’expliquait simplement par le fait que le musée était encore fermé. Elle s’est rapidement dissipée lorsque les portes se sont ouvertes.

Au musée Rodin, les visiteurs peuvent se promener dans ce grand jardin où sont placées des sculptures. Ici, deux visiteurs plutôt indifférents à ce qui les entoure ? Monsieur et madame Canard sont probablement plutôt des habitués.




Je ne suis pas férue de musées, je l’ai dit à qui veut l’entendre. Mais c’est ici que je prends conscience de la façon dont la présentation peut approfondir la perception de l’oeuvre. Quatre statues (Adam, Eve, la Méditation et le Génie du repos éternel), qui me semblent toutes ployées et comme accablées, sont placées aux quatre coins du bassin, donnant encore plus de sens à l’Ugolin, au centre. Je vous mets une photo, dont je suis bien consciente qu’elle ne rend pas, malheureusement. Faut y être, c’est la faveur que je vous souhaite.




En revanche, je ne comprends pas pourquoi les oeuvres dans le jardin ne sont pas identifiées sur leur piédestal.

Encore Victor Hugo. Encore la ressemblance, mais en moins accablé qu’à Orsay.




J’entre maintenant dans le musée proprement dit, il y a des oeuvres que je tiens à voir en chair et en os, si j’ose dire. Dieu qu’elle est belle dans son accablement, la Danaïde. J’en ai les larmes aux yeux. Plus petite que je pensais, en revanche, je croyais qu’elle était grandeur nature. En revanche, je n’aime pas beaucoup la façon dont le musée présente le Baiser. Il me semble que j’aurais placé cette oeuvre dans un coin isolé, dans une petite alcôve. Mais non, cette pauvre Francesca et son pauvre Paolo ont plutôt été placés dans une grande salle, avec d’autres oeuvres.

Pour conclure ma visite, je m’attarde un moment à la boutique de souvenirs du musée. Non, ici, on ne parle pas de tournée des petites horreurs, il y a plutôt de fort jolies pièces. Si seulement j’étais millionnaire… (j’avais pris une vidéo, elle s’est mystérieusement perdue.)

Je retrouve Roger qui, en m’attendant, a marché dans les rues des alentours et est allé visiter l’hôtel des Invalides, où il m’emmène pour me faire partager ses découvertes. Ici, dans le parc des Invalides, les pétales des pommetiers commencent déjà à tomber... Je verrai donc deux floraisons cette année, une ici et une chez nous.




Nous voilà au marché de la rue Montorgueil. Le prix modeste de certains vins surprend…




Mais, à l’inverse, à la poissonnerie, c’est tout simplement horrifiant.




Vous noterez l’addition de la mention EUROPÉEN, très fréquente. Pas seulement à la poissonnerie ou dans les comptoirs d’alimentation mais un peu partout.




Et tout à coup le drame et le début de la journée infernale : je veux vérifier une direction et l’iPad est incapable d’accéder au réseau. Terreur : j’aurais donc bel et bien abîmé mon Joujou dans ma chute de tantôt ?

3 avril - dimanche après-midi

Nous rentrons un peu en catastrophe. Roger veut vérifier l’état de l’iPad, voir s’il est possible d’arriver à le réparer. Peine perdue. Pour ma part, j’exécute les manoeuvres habituelles : ré-initialisation de l’iPad, ré-initialisation du réseau. J’hésite à entreprendre une restauration proprement dite, par craindre de perdre les données notamment de mon blogue. Je vais sur Internet, pour rédiger un texte sur ma journée directement sur le site de Blogger… et c’est la deuxième horreur : tout mon blogue a disparu ! Pfffffft, envolé ! Plus rien ! Aucun message, dit laconiquement Blogger.

Je commence par me demander si cela ne serait pas plutôt rassurant. Il y aurait eu une grave panne d’Internet, peut-être. Une attaque de déni d’accès, s’interroge Roger ? Mais bien sûr, tu as des copies de ton blogue ?

Euh… non. Comme je n’ai pas beaucoup d'expérience de blogue, je ne savais pas comment en faire une copie véritable et complète. Donc moi, pourtant connue comme la-celle-qui-garde-tout-au-cas-où, je n’ai rien. Rien comme dans r-i-e-n-rien.

En cherchant des solutions, je décide de scruter mon compte SFR. Et c’est ainsi que je découvre ce qui est probablement le fin mot de l’histoire : SFR me dit que mon forfait s’est terminé vendredi soir et que je n’ai acheté aucune recharge. Comment ça, aucune recharge ? Et l’accès 3G que j’ai eu toute la journée d’hier et jusque vers 11:00 ce matin, c’était de la magie ? De la transmission de pensée ?

En continuant à y réfléchir, je crois que je comprends ce qui s’est passé. Vendredi soir, le site a accepté ma transaction d’achat d’un forfait de recharge et a traité mon paiement à partir de ma carte bancaire. Au bout d’un certain temps, la transaction a bloqué, soit chez SFR même soit chez mon émetteur de carte, probablement parce que mon adresse dans les dossiers de SFR ne correspond pas à mon adresse chez mon émetteur de carte. En effet, en examinant ma facture initiale chez SFR, celle de l’achat et de l’activation deux cartes SIM, je constate que l’adresse qui figure pour moi aux dossiers de SFR est celle du magasin des Champs-Élysées. (Il est assez certain que je ne détesterais pas vraiment avoir un pied-à-terre au 73, avenue des Champs-Élysées, mais ce n’est pas le cas.) Donc la transaction a été refusée et ma carte SIM a été désactivée, sans autre forme de procès et surtout sans avertissement.

Soupir.

Je décide de retourner au magasin pour corriger la situation sans attendre. La journée d’aujourd’hui est déjà assez foutue, merci. Qu’au moins, celle de demain ne soit pas affectée. Je vérifie les heures d’ouverture sur le site, oui, le magasin est ouvert le dimanche jusqu’à 20:00. Méfiante, je téléphone. Un message enregistré me confirme que le magasin est bel et bien ouvert aujourd’hui jusqu’à 20:00. En avant. Roger, dont le mal de dos ne s’atténue pas, au contraire, reste couché.

Ce n’est quand même pas désagréable, marcher sur l’avenue des Champs-Élysées un dimanche soir où le temps est doux même s’il est gris. Tout Paris et sa soeur s’y est donné rendez-vous. Les terrasses font de très bonnes affaires.

Je me prépare mentalement à exprimer mon insatisfaction. J’arrive un peu pompée au magasin. La préposée à l’accueil est pleine de sympathie… et ne peut strictement rien faire pour m’aider. Elle ne peut effectuer aucune démarche car le service Internet de SFR est fermé les samedis et dimanches !!!!!! En fait, le magasin des Champs-Élysées est le seul point de service de SFR qui soit encore ouvert à l’heure qu’il est. Il faut revenir demain, m’annonce-t-elle avec une gentillesse confuse et désolée.

En ce début de soirée, j’ai de plus en plus mal au coude gauche, à la hanche où il y aura sûrement bientôt un beau gros bleu, à la main, la partie charnue près du pouce qui « gère », si on peut dire, les muscles de la préhension et de l'appui. C’est assez douloureux pour que je ne sois pas capable de me servir de ma main gauche pour me tenir dans le métro. À part ça, durant la soirée, nous avons cassé un verre et il y avait des petits éclats de verre un peu partout sur le tapis. Disons que ce dimanche 3 avril n’est pas la plus belle journée du voyage.

En plus, ce matin, j’ai perdu mon parapluie.

4 avril - lundi - SFR, tour Eiffel

Saga de la carte SIM – suite… et fin ?

Première destination ce matin : SFR, au magasin des Champs-Élysées. Nous faisons l’expérience du métro parisien à l’heure de pointe. Les sardines, elles, sont dans l’huile. Ou au moins dans l’eau. Les trains se suivent super-rapidement, et se ressemblent : ils sont tous pleins.

Nous voici de nouveau sur l’avenue des Champs-Élysées (c’est que je commence à la connaître, tsé) bien avant l’heure, ce qui veut dire que nous devrons marcher une bonne quarantaine de minutes sur les Champs-Élysées. Ah, vraiment, les voyages, c’est bien pénible.

Pendant que Roger analyse la circulation à l’heure de pointe (9:15) sur la rue, moi, je fais des analyses marketing. Vous aurez deviné que ça signifie que je regarde les vitrines.

Bon, on se comprend, c’est l’avenue des Champs-Élysées mais vraiment, une blouse en coton imprimé, à droite, à 136 €… ouch. L’étole au milieu est en cachemire, 213 €. D’accord, du cachemire. Le maxi gilet ultrafin, à droite, 240 €. Nous sommes chez Eric Bompard.






Nous sommes maintenant chez Stephano Ricci et le costume de gauche est à 3300 €. Je penserais que ça inclut les retouches… la veste matelassée, un peu plus simple, davantage du tout-aller, à seulement 2650 €.




Je vous mets une photo des prix, voyez ci-dessous. Remarquez la ceinture à 750 €…




Petit déjeuner chez Fouquet’s ? Non, dommage, je n’ai plus faim.




Nous voici chez Louis Vuitton, coin George V. Je vous laisse les mirages dans les vitres, c’est joli, non ?




Le carré que porte le zèbre à son cou, vous le voyez ? 450 €. Il m’en faut trois, deux pour les chats de Suzanne et Roger et un pour le chien de Michelle et Jean.

Best Mountain, c'est donné.








9:50, nous revenons sur nos pas, le magasin Espace SFR va bientôt ouvrir. Je suis bien déterminée à exprimer clairement mon insatisfaction, démonstration à l’appui. Roger aussi a décidé qu’il avait quelques mots à leur dire.

Quarante minutes chez SFR

QUARANTE MINUTES pour régler le problème. Le personnel est d’une très grande gentillesse, les conseillers et conseillères sont compétents, c’est le système qui a de sérieux ratés, et nous ne manquons pas de le faire savoir. Les conseillères qui m’ont prise en charge s’inquiètent beaucoup de savoir si j’ai été débitée (en rondins ?) L’une d’elle fait vérifier, le système montre bien qu’il y a eu une tentative de rechargement vendredi soir, mais que cette tentative n’a pas fonctionné. De mon côté, j’avais vérifié sur Internet le registre de la carte de crédit que j’ai utilisée pour la transaction. Mon dossier ne montrait aucune trace de débit (pas plus qu’aujourd’hui, au moment où je révise ce texte). Par ailleurs, l’équipe assiste, bouche bée, à ma démonstration de l’application de gestion de compte iPad conçue par SFR, et de la façon dont ladite application tourne en rond.

Finalement, une conseillère obtient la recharge. C’est rechargé… mais ça ne marche pas ! Nouvelles palabres, une autre conseillère appelée à la rescousse trouve la solution : il faut changer le point d’accès. J’ai vu ce problème dans mes recherches hier, quand j’ai cherché à savoir s’il y avait des problèmes connus de connectivité 3G avec l’iPad 2. Je suis au courant de la possibilité d’avoir à changer le point d’accès, alors je prends bonne note des différentes adresses énumérées par la conseillère, ça peut toujours servir. Cette fois, l’objectif est atteint : ÇA MARCHE.

Pour les intéressés : j’ai payé 10 € pour la carte SIM proprement dite avec un accès illimitée de trois jours, carte qui me servira pour de prochains voyages. J’ai payé 25 € pour la recharge de 1 Go. J’aurais très probablement pu me contenter de la recherche de 400 Mo, à 15 €, j’ai préféré ne pas courir le risque de revenir encore une fois au magasin.

On se promène à pied

Bon. Nous décidons de marcher dans le quartier. Nous sommes tout près d'ELLE. ELLE. Vous savez quoi. Nous repartons.

Nous marchons maintenant sur François-Premier. Je recommence mes analyses. Nous voici devant Balenciaga. Rien d’aussi vulgaire que des modèles en vitrine. Tut tut. Des vitrines, oui. Mais ornées de plantes. Et des vêtements au fond, près du mur, sur des cintres.




On descend, on descend. Passer devant les fameuses Glaces Bertillon à 11:15, quelle tristesse. On descend. On arrive. Il fait gris, la brise est très fraîche et j'ai le sourire jusqu'aux oreilles. Le soleil se montre brièvement, se cache aussi vite. Il neige à Montréal, il paraît. On arrive. LA voyez-vous, là dans le coin ?




Nous voilà tout près d’ELLE. Salut, t'es belle, tu sais.




Et voilà. J'ai laissė Roger, celui-qui-déteste-les-files-et-les-foules, sur l'esplanade Ben Gourion. Je marche vers ELLE.

Petit miracle à nouveau : je n’ai eu qu’à me présenter à l’agent de sécurité, montrer ma carte de porteuse d’implant, j’ai aussitôt été conduite au guichet où l’agent a fait préparer mon billet, je n’ai eu qu’à payer. Ensuite ce même agent m’a conduite tout en avant de la file, directement à l’ascenseur. Accès prioritaire, tarif handicapés 4,10 €, traitement VIP quatre étoiles, y a pas à dire. Je suis montée jusqu’au deuxième étage, j’ai fait lentement le tour du balcon.











Et je suis redescendue retrouver Roger. Il n’en revient pas de l’accueil auquel j’ai eu droit.

L’anneau et autres trucs

Nous marchons lentement dans le quartier. Moi, vitrines, lui, photos. Nous nous assoyons sur un banc de parc. Je pianote sur l’iPad. Une femme africaine, qui porte des vêtements fort colorés, ramasse quelque chose à terre devant moi, c’est une bague en or. Elle me la tend, elle me l’offre car, explique-t-elle, elle ne peut pas le garder, sa religion (elle est évangéliste) le lui interdit. Non, non, elle me l’offre, vraiment. Un peu surprise, je prends l’anneau. La femme fait quelques pas puis (ben voyons !) revient vers moi. Est-ce que je peux lui donner un peu d’argent, elle n’a pas mangé. Résignée – bon, je me suis fait prendre, ça va – je sors mon porte-monnaie. Mais c’est un jeu qui se joue à deux. Lentement, très lentement, je sors de petites pièces, une par une, de très petites pièces. Je lui tends environ un euro quelque. Elle compte (ben voyons bis !) et me demande de lui en donner un peu plus, elle n’en aura pas assez. Je dis non. Elle me harangue. Je dis non. Ça dure deux ou trois minutes. Je fais mine de lui remettre l’anneau, elle pourra le vendre à quelqu’un d’autre. Elle fait un geste excédé, hausse les épaules et tourne les talons. C’est alors seulement que Roger, qui a suivi toute la scène sans un mot, m’informe que lui, il avait vu la femme jeter l’anneau par terre pour ensuite le « trouver ». Petit comique !

Bien sûr, des vendeurs nous offrent des tours Eiffel. Des petites, des moyennes, des grosses, des jaunes, des bleues. Qui exactement achète une tour Eiffel magenta ? Ce sont tous des jeunes gens, des Africains, fort bien mis. Peu d’acheteurs, ce qui nous fait nous interroger sur la raison première du petit commerce. Voir où le gogo met son porte-monnaie pour qu’ensuite, un comparse s’en empare ? Roger dirige son objectif vers un vendeur qui se dirigeait vers nous pour nous aborder. Quelques secondes plus tard, un « passant » fort bien mis, un peu plus loin, tire un sifflet de sa poche et lance un long signal. Immédiatement, tous s’enfuient à toutes jambes, dans des directions séparées dès que cela devient possible. Moi, ça m’amuse plutôt. Roger, toujours Don Quichotte, est indigné.

Retour à l'hôtel.

4 avril - lundi après-midi et soirée

Nous partons à pied pour retrouver ce soir Dominique et Jean-Christophe, et Margot. Ne jamais oublier Margot, n’est-ce pas, Margot ?

Sur notre chemin, il y a La Lunetterie, ouverte aujourd’hui, où on nous accueille avec beaucoup de gentillesse et de bonne humeur. Après quelques minutes de conversation, l’une des assistantes demande :

– (L’assistante) Vous êtes du Canada, je crois ?
– (Roger) Non.
(Il se tait. Je ne dis rien, je ne gâche pas son plaisir. Il a déjà joué cette petite scène plusieurs fois, je connais mon rôle.)
– (L’assistante, perplexe) Vous n’êtes pas du Canada  ? Pourtant…
– (Roger) Non, pas du Canada. Du Québec.
– (L’assistante a tout compris) Ah oui, du Québec. Bien sûr.

Les lunettes de Roger sont réparées rapidement et sans frais.

Nous décidons de marcher jusqu'à la station Châtelet, et le long de la Seine pour un bon moment. Nous arrivons à la marina, au port de l’Arsenal. Roger est heureux comme un poisson dans l’eau : des bateaux, des bateaux, des petits, des moyens, des gros…


Tiens, moi, je veux celui-là. Quoi : littéralement, mon nom est écrit dessus !


Du quai, en contrebas, la vue est différente. Mais la Seine est toujours aussi belle et le mariage de l’ancien et du nouveau est toujours aussi frappant. On n’ose imaginer ce que doit être le loyer d’un appartement avec vue sur la Seine, dans l’un de ces immeubles à gauche sur la deuxième photo ci-dessous.





Nous arrivons à la place de la Bastille. Je prends conscience de la disposition des pavés et je fais clic clic ; j’ai cherché, je n’arrive pas à trouver si l’arrangement remonte à la construction de la place proprement dite, en 1803.


Au sortir du métro, station Porte des Lilas, près de chez Dominique et Jean-Christophe, cette affiche me frappe. Non, ce n’est pas le fait qu’une affiche annonce la défense d’afficher (ça, c’est classique), mais bien plutôt la date sur cette affiche.



Nous arrivons à temps pour que j’accompagne Dominique qui va chercher Margot à la sortie de l’école. Ce soir, Margot rentre plus tard car elle avait une activité après la classe : elle fait du théâtre. Beaucoup d’enfants attendent leurs parents à la sortie de l’école, le groupe compte davantage de mamans mais aussi plusieurs papas. Margot se déplace avec des cannes parce qu’elle a la cheville droite dans le plâtre, résultat d’une fêlure ou d’une fracture, les radios n’étaient pas claires. On doit lui enlever son plâtre mercredi.

Pour simplifier les choses, compte tenu de l’heure, nous mangerons des surgelés. Nous entrons dans un magasin du voisinage, où l’on ne vend que des surgelés. Laissez-moi vous dire qu’il n’y a guère de ressemblance entre l’offre de produits de ce magasin et l’allée (ou même les allées) des produits surgelés d’un supermarché ordinaire nord-américain. Je reste bouche bée devant le choix, la qualité et le prix somme toute peu élevé. Aussi, j’observe un élément qui, il me semble, n’était pas présent lors de nos voyages de 2006 et 2007 : il y a maintenant un large choix de produits en promotion, avec rabais sur le prix habituel. Au menu de ce soir, raviolis, gougères, mini-brochettes et nems : pour cinq personnes, 16 €. Ce n’est pas extravagant. (Dominique complète, ce nest pas tout : l’achat complet comprenait en fait des gougères, des nems, des yakitori de poulet et des bouchées de poulet au saté.)

Il est 19:30 à notre arrivée. Il reste à préparer le repas et le manger. Ensuite, Margot devra faire ses devoirs et prendre une douche. Le petite routine du soir. Il paraît que la pauvre petite fille rêve de prendre à nouveau son bain.

Les abords de l’hôtel sont très calmes au moment où nous rentrons, assez tard. Fatigués mais ravis. Je crois l’avoir déjà dit.

5 avril - Chartres et une autre promenade

Chartres a figuré à notre programme de choses à faire dès que nous avons entrepris de dresser un programme de choses à faire pour ce voyage. Nous avons attendu le soleil mais le temps presse, maintenant. On annonce encore aujourd’hui un mélange de soleil et de nuages. Bon, y en a marre (je me parisianise ?) Nous décidons que, soleil ou pas, nous n’attendons plus : nous irons à Chartres AUJOURD’HUI.

Dans mes recherches préparatoires, j’ai noté qu’on se rend à Chartres par TER (train express régional), le train Transilien. Tarif spécial sénior, deuxième classe, 21 €, durée du trajet environ une heure. On prend ce train à la gare Montparnasse. Go. Et tout se passe conformément à mes notes. Eh que c’est bien, cet Internet.

Au moment d’acheter le billet, je demande au contrôleur si nous pouvons compter que notre billet de deuxième classe nous donnera quand même droit à une place assise ; j’ai lu que certains protestent parce que ce n’est pas toujours le cas, le matin. Je vois bien qu’il retient mal un petit sourire en m’assurant que oui. Dans le train, la raison du sourire en coin devient assez évidente : nous sortons de Paris à l’heure où tout le monde y entre, il n’y a pas vraiment de problème de place assise, tsé…

Nous voilà dans le train, au roulement plutôt doux. Dans un quartier de maisons individuelles qui se compare à un quartier de Lorraine, j’ai vu dans une cour une piscine pas très grande, mais trop grande, je crois, pour n’être qu’un spa. Elle était déjà remplie et l’eau était propre et claire, sans détritus, donc il ne s’agit pas simplement d’une piscine qui aurait passé l’hiver remplie d’eau. Dans les bois, les feuillus sont tous verts. Des noms plus ou moins familiers défilent. Versailles-Chantiers. Pourquoi Chantiers ? Sais pas. Yvelines, c’est joli. Tiens, la forêt de Rambouillet. Et puis Chartres.

Et devinez quoi ? IL FAIT BEAU.

Chartres, donc.

Je n’ai pas vraiment beaucoup de mots ni encore moins de phrases pour parler de Chartres. Je me contenterai d’écrire que la grandeur de Chartres, grandeur au sens de magnificence, m’ont beaucoup frappée et m’ont inspiré une profonde impression d’admiration et de respect.

Je ne suis absolument pas devenue croyante, est-il besoin de préciser, mais j’ai été émue par la sincérité de la ferveur religieuse dont toute la cathédrale est un témoignage. Des grands maîtres bâtisseurs aux plus humbles artisans de vitrail et de pierre, tous ces hommes (en parlant de cette époque, il n’y a certainement pas lieu d’écrire et toutes ces femmes) voulaient contribuer à cette oeuvre à la gloire de Dieu.

L’iPad n’était bien sûr pas à la hauteur pour photographier les vitraux. Et le soleil ne les allumait pas beaucoup, il ne se montrait pas souvent et pas longtemps. Qu’importe : de toute façon, Google est votre ami. Je vous souhaite de voir vous-mêmes la cathédrale et ses vitraux un jour.






Il y a sûrement des dizaines de milliers, peut-être même des centaines, d’éléments décoratifs en pierre taillée, en plus des « vraies » sculptures. J’ai photographié un minuscule détail pour le souvenir, parce que je suis fascinée par cette forme de beauté dans l’imperfection, cette unité sans uniformité. J’avais eu cette même impression au Mont-Saint-Michel. J’imagine Jehan le tailleur de pierre, qui décrit à sa femme, ce soir-là, la façon dont sa coupe à lui est bien plus belle que celle du Grand Louis, cet autre tailleur de pierre qui se vante mais n’est même pas foutu de tenir correctement sa lame. Il y a de cela près de huit cents ans.



En revenant, nous avons flâné un peu. Voici une photo tout spécialement pour Margot, la petite demoiselle qui marche avec des béquilles depuis près d’un mois. Lui aussi, il semble avoir hâte qu’on lui enlève son plâtre.


En après-midi, nous avons mangé un sandwich, assis sur un banc public sur l’avenue du Maine (ne vous faites pas d’illusion : les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics… non, ce n’était pas nous.) Un passant est venu s’asseoir près de nous, a engagé la conversation avec Roger. Très bref résumé : ce monsieur n’aime pas Sarkozy, ni les étrangers, ni Bruxelles. Je les ai laissés à leur philosophie pour filer un moment à la Galerie Gaîté Montparnasse, un centre commercial intérieur en face de nous. En voyage, j’adore me promener dans les magasins, je trouve ça hyper-instructif : produits différents, prix, trucs de marketing, manières d’être de la clientèle et du personnel, etc.

Au retour, nous arrivons par le jardin de Bercy qui est juste à côté de notre hôtel ; un très grand jardin à la française, avec ses allées bien droites. Beaucoup de gens y sont, assis, allongés, avec ou sans pique-nique. Nous mangeons tranquillement sur la terrasse d’un petit café près de l’hôtel. Il fait de plus en plus beau. De plus en plus de gens, beaucoup de jeunes, sortent du métro, en direction du jardin pour la plupart.

En soirée

Ce soir, nous avions pensé nous reposer un peu mais la bougeotte nous reprend. Et c’est reparti, direction le Petit Palais et le Grand. À pied à partir du Châtelet, ça nous tiendra occupés. Pendant que Roger attend que le soleil se couche sur le Pont-Neuf, j’inspecte les vitrines. Voici le légendaire grand magasin de la Samaritaine, fermé depuis des années, les fenêtres barricadées. Voici Conforama. Originale et amusante, cette bibliothèque, non ?



En traversant pour rejoindre Roger, j’ai vu un phénomène qui serait rare chez nous : un cycliste a mis pied à terre pour s’arrêter à une traverse de piétons où il n’y avait encore aucun piéton.

Nous marchons sur le quai du port du Louvre. Et comme il convient sur des quais, il y a des jeunes amoureux. Tout jeunes, si jeunes.


Finalement, trop fatigués, nous décidons de rentrer. Il ne nous resterait qu’un peu plus d’un kilomètre et demi à faire, mais nous passons tous les deux notre temps à nous arrêter pour regarder ou photographier ou, dans mon cas, écrire.

Je m’aperçois tout à coup que la Tour Eiffel est illuminée, un éclairage qui scintille. C’est l’habitude, à la tombée de la nuit jusque vers une heure du matin. J’avais pris une petite vidéo pour vous, mais BlogPress ne veut pas la transmettre. J’écris ceci plus d’une semaine après le retour, et cinq messages au développeur de l’app n’ont abouti à rien. Mes vidéos sont perdues à tout jamais, aussi bien celles de la tour Montparnasse que celle de la tour Eiffel. Pourquoi certaines vidéos ont-elles été correctement téléchargées et d’autres non, je n’en ai pas la moindre idée. Mais vous pouvez jeter un coup d’oeil à cette vidéo amateur. Les couleurs de l’illumination varient, sur ma vidéo à moi, il y avait du rouge.

http://www.youtube.com/watch?v=Je7VdEGmZ04&feature=related

Je passais tout bonnement devant la galerie Artclub, rue Rohan, quand cette oeuvre m’a arrêtée. Le matériau est un tressage de fil fin de couleur argent. Malgré mes recherches sur le site de la galerie, je n’ai pas réussi à trouver le nom de l’oeuvre ni de l’auteur. Je trouve très puissant le contraste entre la délicatesse du matériau et celle du nu, par rapport à la cruauté de l’arme en bandoulière.


Et regardez-moi l’absolument incroyable entrée du métro à la station Palais royal - musée du Louvre. Il n’y a aucune indication, pas de logo. Ce n'était pas du tout évident que c’était l’entrée du métro et j’ai dû demander à une passante. La quintessence de ce dont je parle tout le temps, la beauté dans le détail. Oui, c’est bien Roger, le passant qui se dirige vers l’entrée.



De retour près de notre hôtel, nous nous sommes assis à une terrasse et nous avons mangé une glace. Le soir était tranquille, l’air était doux. C’était Paris.