31 mars - jeudi, Hélène au musée d'Orsay

Je n’ai pas fait la file – qui, il faut dire, n’était pas très longue aujourd’hui. Je me suis présentée à l’agent de sécurité qui m’a indiqué une entrée. Et je n’ai rien payé. Le Musée d’Orsay a une politique d’accueil gratuit pour les handicapés. Les Français ont une carte officielle ; moi, j’ai présenté ma carte de porteur d’implant cochléaire et, après un peu d’hésitation, on l’a acceptée. À lui seul, le hall d’entrée est à voir.

Il est interdit de photographier ou de filmer à l’intérieur, ce qui est parfaitement compréhensible. Et de toute façon, les images que je pourrais prendre seraient affreuses, car l’éclairage des galeries est plutôt doux. Dans bien des cas, d’ailleurs, ce sont des images mille fois reproduites. Mais c’est quand même quelque chose de les voir en vrai.

Renoir, Monet, Manet, Degas, Lautrec, etc. Aaaaaaaaahhhhhh !

J’aime toujours trouver des parentés dans des regards d’artistes. Il y a une Marine de Guernesey, de Renoir, que certaines images de Roger rejoignent. Et le triste nénuphar de Roger fait écho au regret de l’évanescence des Nymphéas bleus de Monet, oh qu’ils sont beaux. Une vingtaine d’enfants de neuf ou dix ans sont assis devant, accompagnés d’une enseignante, qui explique, et de deux mamans. Une petite écolière, avec l’air le plus ennuyé du monde, est assise dos à la toile.

Un peu plus loin, une autre classe, c’est un trio d’élèves qui présente une oeuvre au reste de la classe.

Yves, tu aurais peut-être des doutes sur la tenue du Cycliste, une sculpture d’Aristide Maillol.

http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/sculpture/commentaire_id/le-cycliste-305.html?tx_commentaire_pi1%5BpidLi%5D=842&tx_commentaire_pi1%5Bfrom%5D=729&cHash=1768242ac0

Wow, la galerie des maquettes, quelle idée fascinante. Wow, la maquette du quartier de l’Opéra dans son état de 1914, au 1/100e, sous un plancher de verre. Je me demande de quoi aurait eu l’air l’état de 1918.

Une petite salle avec une galerie de photos. Figures de dormeur. Elles sont toutes petites, Roger. Des photos anciennes, bien avant le vingtième siècle. À l’étage, une galerie de photos de nature, milieu du dix-neuvième siècle. Les effets des conjugaisons de lumière, de nuages et d’eau ont toujours fasciné les artistes.

Courbet, j’entre et sors, je n’ai jamais beaucoup aimé.

Van Gogh et Gauguin… aaaaahhhhhh !

La terrasse des Rodin. Demandez-vous pourquoi les larmes me sont monté aux yeux devant ce buste, Victor Hugo, dit héroïque, 2e version. Je voulais inclure une image ou un lien, vous devrez faire la recherche vous-même pour le moment, je suis dans une section du musée où je n’ai aucun accès Internet. (Addition : j’ai une photo dans mon texte sur le musée Rodin, le 1er avril. Je suis assise devant le buste, je le regarde et mon attention a éveillé la curiosité de trois autres visiteurs, qui se sont arrêtés visiblement pour jeter un second regard à cause du mien. Te souviens-tu, Carl ? C’est aussi à cause de toi que j’ai cherché la terrasse des Rodin, à Orsay.

La Méditerranée, je contemple. J’aime tellement mieux son premier titre Statue pour un parc tranquille. Des lycéens, agglutinés autour, prenant fébrilement des notes. Une jeune fille ose toucher. Un garde s’approche, évidemment, non, non, non, vous ne pouvez pas toucher. Non, bien sûr. N’empêche. Elle est si belle.

La Porte d’enfer Le mot de présentation du musée dit 1880-1917, et explique que Rodin a retravaillé l’oeuvre jusqu’à sa mort.

Je sacrifie l’exposition de photographie inspirée des peintres préraphaélites, et j’entre deux minutes dans la salle de l’exposition consacrée à Malher. Élisabeth, Mahler écrivait ses notes à l’envers ! Ses notes en haut de la troisième ligne de la portée ont leur tige du même côté que celles d’en bas. Partout, sur les nombreux feuillets du manuscrit exposé (l’intégrale, si je comprends bien, de la quatrième symphonie, en sol majeur).

Je m’en vais. J’ai les jambes et les coudes en compote. Le Louvre, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Prochaine journée de pluie peut-être. L’escalier que je prends vers la sortie me ramène devant la Charmeuse de serpents de Rousseau, un dernier moment de fascination.

À la sortie, la file s’est sérieusement allongée. Il est 15:29.

1 commentaire:

  1. Et hop : http://millechosesaparis.com/2009/07/21/002-profiter-du-musee-dorsay-avant-que-tout-ne-soit-chamboule/
    Ce billet date un peu mais reste instructif :-)

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