2 avril - samedi après-midi

Après avoir réussi à nous retrouver - sans trop de difficulté, ô miracle -, nous marchons sur les grands boulevards près de la tour. Nous sommes attirés par la tour Eiffel, qui ne semble pas très loin, mais elle s’éloigne à mesure que nous nous approchons. Roger cherche des angles, des images, et s'intéresse beaucoup à la circulation, au coeur de Paris. En particulier, le très grand nombre de motos le fascine.

Il fait vraiment chaud. Nous rentrons nous changer pour marcher ensuite plus au frais. Devant nous, la ligne 6, que Jean-François nous a recommandée parce qu’elle circule en surface, ce qui est bien plaisant. Elle traverse des quartiers fort différents, des plus cossus et des plus pauvres. Les graffiti eux-mêmes changent d’allure.

Il arrive assez souvent qu’un « musicien » ambulant s’installe dans un wagon, le temps d’une ou deux stations, pour nous faire la sérénade, sans permis. J'ai écrit musicien entre guillemets parce que, la plupart du temps, c’est plutôt moyen comme musique. Bien entendu, à la fin du « concert », le musicien passe le chapeau (je n’ai vu aucune musicienne). Je ne crois pas que ce soit très payant ; l’aubade semble susciter plus d’agacement que d’intérêt et les gens donnent peu. Au cours de notre séjour, j’ai entendu :

• deux mélodicas ;
• deux accordéons ;
• un haut-parleur (!) – c’était un danseur qui se trémoussait avec forces gestes sur une musique sud-américaine amplifiée par un haut-parleur très fort ; il s’était installé dans un wagon vraiment plein et prenait la place d’au moins trois personnes avec ses mouvements et son haut-parleur ; devant les regards franchement hostiles et après une invitation de type négatif, il est sorti en annonçant que c’était gratuit ;
• un genre de tympanon, que le musicien portait suspendu à son coup ; l’instrument m’intriguait beaucoup mais je ne voulais pas trop regarder le musicien afin de ne pas lui donner des idées…

Dans les stations elles-mêmes, il arrive aussi qu’on rencontre des musiciens avec permis qui s’exécutent (comme chez nous). J’ai notamment entendu un petit groupe d’instruments à cordes qui donnait une performance très agréable.

En ce qui concerne les musiciens ambulants dans les trains eux-mêmes, je suis ambivalente. N’est-il pas possible de voir dans ces performances improvisées un vestige d’une longue tradition de jongleurs et d’amuseurs publics…

1 commentaire:

  1. Toute une histoire, bien sûr en retard, mais comme ça meuble les souvenirs !

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